C’est quoi la « pédagogie inclusive » que met de l’avant ANFEN ? En soi, l’idée de pédagogie inclusive évoque un concept que l’on retrouve partout dans le monde. Revisitée par ANFEN, elle repose sur quatre piliers les quatre « C » :

• Culture
  Le jeune en situation d’échec scolaire est accueilli dans sa singularité, avec tout ce qui fait de lui celui/celle qu’il/elle est : son bagage émotionnel, personnel, familial, et générationnel ; sa manière de vivre, de parler, de réfléchir ; son appartenance sociale, culturelle ou religieuse… L’idée est de partir de l’enfant et développer l’approche autour de ce qui ressort de lui – ses intérêts, ses forces, ce qui lui parle, les choses tangibles, concrètes auxquelles il/elle peut se référer. De plus, travailler à partir de son identité et de son profil lui ouvre la possibilité, non seulement de comprendre ses éventuelles différences, mais surtout de les accepter, et par extension, d’accepter les différences des autres. Ce qui par ricochet amène la notion de respect de soi et de l’autre.

• Créativité
  Dans l’approche prônée, il s’agit de s’adresser en priorité aux ressources internes qui existent et qui émanent de lui. Il s’agit de débloquer le potentiel de ce jeune, potentiel qui aura longtemps été bridé par un système dans lequel il ne se sentait pas à sa place. L’on évoque l’idée de créativité également en référence aux éducateurs et aux outils qu’ils seront amenés à développer pour amener l’apprentissage en prenant un point de départ ludique.
• Collaboration
  Dans l’idée que ce qui aide à avancer est la collaboration et la connexion avec l’autre, dans l’idée aussi du respect et du partage qui sont des valeurs essentielles pour ANFEN, favoriser la collaboration est primordial. D’ailleurs, à tous les niveaux, le travail de groupe et avec l’éducateur est fortement encouragé. Cela vise à amener l’idée que chacun a quelque chose à apporter et aide à la socialisation (ce qui est en général difficile pour un jeune arrivant dans un centre du réseau).
• Célébration
  Parce que célébrer chaque petit pas est important dans le processus de revalorisation d’un jeune adolescent, référence est ici faite à la célébration d’un travail bien fait, d’un comportement responsable, d’une avance prise, d’un retour en classe après plusieurs jours d’absence, d’un « merci » ou d’un « sourire ». Développer chez les éducateurs cette culture de « célébration » vient contrer un sentiment de reproches longtemps dirigé vers le jeune pour un travail ou une action manqué/e, et souligner le ‘beau’ dans l’action globale dont il aura été le sujet.