Fin 2024, le département psychosocial d’ANFEN mené par Nadine Chantry, consultante en santé mentale, a conduit une étude sur la perception des jeunes à Maurice et Rodrigues quant à leur propre bien-être, leurs besoins psychosociaux et leur niveau de détresse psychologique.
La démarche, qui fait écho à la méthode d’ANFEN axée sur l’approche participative, a pour objectif de permettre et faciliter le suivi et l’évaluation des actions développées autour du bien-être psychosocial d’ANFEN, en prenant pour appui, la perception des principaux concernés.
De là, l’idée était de pouvoir guider les prochaines actions en restant alignés aux réalités vécues par les jeunes dans leurs contextes respectifs. 92 jeunes filles et garçons ont participé à l’étude, dont une majorité était âgée de 11 à 18 ans et 6 avaient plus de 18 ans.
Cinq counsellors d’ANFEN ont été formées pour agir en tant qu’enquêtrices pour les besoins de l’étude.
Les résultats ont été présentés en février 2025 :
– l’expression du mal-être d’un jeune se ferait par le biais d’un isolement, d’une déconnexion relationnelle et de la colère &
– les sources principales du mal-être ou du bien-être du jeune résideraient dans le sens des relations avec les pairs et l’environnement familial.
De manière générale, les filles ont démontré une plus grande détresse émotionnelle que les garçons, la tristesse, l’anxiété et la colère étant les marqueurs de détresse les plus présents chez les adolescents interrogés. Ce qui est aussi ressorti est que 40 % des jeunes interrogés n’expriment pas verbalement leurs ressentis.
Émanant des jeunes, ces réponses constituent un outil précieux pour sensibiliser sur la santé mentale avec les jeunes mais aussi les familles, communautés et centres.
A la lumière de cette étude, voici les principaux constats faits concernant les jeunes du réseau ANFEN :
- Les jeunes sont en mesure de reconnaître si un de leurs pairs est en souffrance émotionnelle
- Les jeunes repèrent le mal-être de leurs pairs surtout par les signes d’isolement et de déconnexion relationnelle
- Les jeunes sont conscients que la famille et les pairs peuvent être des facteurs de protection mais également des facteurs de risques de santé mentale
- L’estime de soi positive pour un peu plus de la moitié des jeunes démontre l’enjeu de taille de leur permettre d’avoir accès à des opportunités et de retrouver l’espoir après des événements de vie complexes
- Les jeunes ont plus tendance à signaler une détresse légère qu’élevée
- Les filles sont plus enclines à une détresse élevée et les garçons ont plus de mal à exprimer leurs ressentis, les stéréotypes traditionnels de genre influant sur la santé mentale
- Plus de la moitié des jeunes croient positivement en l’avenir et manifestent leur besoin d’être accompagnés et soutenus dans le renforcement de leurs compétences et leurs aspirations concrètes
- Une grande partie des jeunes est convaincue que la meilleure façon de surmonter les moments difficiles de la vie est de demander de l’aide
